Sebastien Pourcel annonce sa retraite
Publié par La Rédaction le jeudi 25 août 2016 à 18:42
L’heure de la retraite sportive a sonné pour Sébastien Pourcel. Dans un long texte plein d’émotion le frère de Christophe se livre sur sa page Facebook sans retenue. Merci champion.
« Comme tout sportif, à un moment donné, il est temps de dire stop pour vivre quelque chose d’autre et aujourd’hui c’est mon cas, mon corps et ma tête me disent stop. Je me souviens de mes tous premiers tours de roues, c’était le Noël 1989, juste avant mes 5 ans, quand ma grand-mère m’avait offert ma première moto, un 50 Italjet. Depuis j’ai fait un bon bout de chemin, avec mes premières courses sur le circuit du Mc Chateauneuf les Martigues lors du trophée chateaunevais qui comptait pas moins de 6 ou 7 épreuves sur le même circuit. C’était une autre époque. J’y accompagnais mon père qui roulait lui sur un 250 2T en ligue. Puis mon frère s’est mis à la moto et mon père a arrêté pour se consacrer à nous entièrement. Quitte à changer de boulot pour avoir plus de temps libre et nous mener rouler le plus souvent possible où on a passé des milliers d’heures sur le circuit mythique de Gignac la nerthe dit « l’orange » (seul les vrais sudistes connaissent). Mon père a passé des heures entières à me courir après pour me rattraper. »
Les débuts
« Ensuite, en 1993, je faisais mes premiers pas sur un 65KX évidemment car il n’y avait que ça avant. Ce fut le début d’une grande histoire avec Kawasaki qui durera 20 ans. On a commencé à faire le Championnat de France Minivert avec un pauvre J7. Il n’était pas tout jeune et avait déjà amassé pas mal de kilomètres mais peu importe ce qui comptait c’est que la moto marche et qu’on puisse s’entraîner. En 94, manque de moyen on avait fait seulement deux épreuves du Minivert à Epinal. Je me souviens, avec ma cousine qui dormait sur les sièges du camion à l’avant où je galérais à faire un top 15 en début d’année et une autre a Belley en fin d’année où j’avais gagné. Puis en 95 je conquis mon premier titre de Champion de France 65cc où je me battais avec un certain Florent Richier qui finit second et malheureusement depuis je me le coltine toujours. »
« Je me rappelle que mon père se levait à 4h du matin pour aller bosser et pouvoir rentrer tôt préparer la moto et nous emmener rouler après l’école. On allait rouler un 25 décembre après-midi et aussi je me souviens d’un entrainement à Mouriès où on ne voyait même pas la terre tellement il y avait de la neige. Le passage en 85 fut très difficile pour moi où je ne « brilla » qu’en 2000 avec une 2ème place finale au cadet derrière Thomas Allier qui nous avait littéralement tué avec son Honda malgré ma 85 Bidalot à tuyau et le pot Millet. Le passage en 125 fut beaucoup plus facile par contre avec mon intégration au sein de l’équipe de France espoir avec Méo et Delepierre tout ça orchestré par Olivier Robert où j’étais seulement pilote support et où je réussis à finir champion avec une grosse bagarre tout au long de l’année. Des moments magiques passés au pôle espoir d’Alès avec encore une fois Florent Richier avec qui je partageais malheureusement ma chambre. Avec aussi Méo, Delepierre, Boissière, Broyer et Mannevy entre autres. Puis s’enchaina un peu de Sx et d’Europe ou je finis vice-champion à chaque fois, en SX derrière Méo et l’Europe derrière Leuret. Mais pas trop de souvenir de cette période à part mes déboires avec un certain Coisy et Izoird avec lesquels on s’est battus mais bon maintenant c’est du passé et j’en rigole. »
Le Mondial
« Vient le passage en 250 et le mondial, pour cela direction la Belgique au sein du team Free X qui ne fut pas la meilleure expérience de ma vie mais j’ai quand même vécu de bons moments et tout cela m’a fait grandir. Je me souviens aussi de ma famille d’accueil belge que je remercie (Nic). 2004 fut une année inoubliable pour moi et avait un gout de renouveau car c’est l’année où je rencontra la fille qui deviendra ma femme aujourd’hui et au cours de laquelle j’ai rencontré mon entraineur physique Didier Rochette qui me fera aller chercher les sommets de ma carrière et sans qui je n’aurait jamais réussi à faire ce que j’ai fait par la suite puis aussi une grande histoire commença avec mon célèbre mécano Mitch qui travaille toujours en GP. En 2005 alors que j’étais 3ème du championnat du monde 250 au sein du team GPKR monté par mon père et Patrick Géladé j’allais malheureusement me casser le bras en Espagne au guidon de la KAWA Freeman floqué du n°90 équipée des suspensions ohlins préparé par Mouss et ce long pot Devil. On habitait en Belgique malgré que ma mère habite toujours dans le sud à cause de son boulot. Puis vint le passage en 450 en 2007, après une première expérience en 2006 où j’avais juste fait les deux premières courses de préparations à Valence et à Pernes les fontaines où je me bagarrais avec quelques pilotes « promos loisirs » nommés Everts, Tortelli ou Pichon… Ce jour là j’étais sur un nuage. Cette année fut aussi marqué par le titre de Champion du Monde de mon frère. »
« En 2008 je gagne St jean un moment inoubliable aussi qui restera avec les Nations et Faenza comme les trois plus beaux jours de ma carrière. Puis le passage chez KRT qui s’annonca prometteur mais vinrent les blessures a répétition juste après des nations inoubliables à Donington Park ou je double Stewart et gagne la seule manche qu’il perdra de l’année. Fin 2008, une blessure à la hanche et à l’épaule sonne le début de la fin de ma carrière et s’enchaîne en 2009 d’une saison blanche avec une blessure à l’autre épaule. En 2011 le dos en début de saison ou je manque la paralysie puis un dernier retour grâce a mon frère en 2012 au sein de son team CP377 avec pour moi la dernière année en GP et sur Kawasaki qui marque la fin d’une belle époque. Tous ces souvenirs de GP où on rigolait aussi à jouer à la belote et/ou pétanque des journées entières comme très souvent entre l’Espagne et le Portugal avec mes compatriotes (Vanni, Pela, Tarroux, Leonce) et le team HDI aussi que je considérais comme une famille sur les circuits. Puis vint la fin des GP où j’enchainais avec KTM pour l’Allemagne avec Sarholz et en France avec ma structure perso. Puis un court passage chez YAM avec une nouvelle blessure et je signa en fin d’ année avec Suzuki pour ce qui sera ma dernière année. »
La peur
« Je voulais vraiment finir sur une bonne note et sans cette blessure à l’épaule le podium aurait pu être possible mais le sport est ainsi fait et après je n’avais plus la motivation pour m’entrainer à finir 4ème quand on a été 8 fois champion de France et qu’on a gagné des GP je ne voyais pas la satisfaction. Maintenant j’ai peur quand je roule, avec l’âge et l’accumulation de blessures, on ne pense plus pareil on a plus cette insouciance puis mon frère et moi avons échappé au pire contrairement à Mika Musquin que je n’ai jamais osé appeler ou même envoyer un message tellement je suis triste et ne sais même pas quoi dire dans un moment pareil. J’en parlais d’ailleurs à Romagné avec Viallou cette année puis je me blesse légèrement derrière. Ce n’est jamais bon quand on réfléchit trop en motocross. Enfin même si ma mémoire me fait défaut je me souviens de tous ces bons et mauvais moments qui m’ont marqué et qui seront ancrés en moi. »
« Ca y est je suis déjà nostalgique mais maintenant une nouvelle vie commence pour moi, j’ai monté ma propre structure où je veux faire rouler de jeunes pilotes et les mener le plus haut possible en leur évitant de refaire les mêmes erreurs que j’ai pu faire, c’est ce qui me tient à coeur et je me donnerais à 200% pour y arriver. Je tiens vraiment à remercier ma famille, à commencer par mes parents sans qui rien ne serait arrivé, ma femme, mes amis, tous les gens qui ont pu m’aider au cours de ma carrière de près ou de loin, ainsi que tous les partenaires que j’ai eu et que j’ai toujours. Je ferai une dernière course à Lauzerte le 4 septembre (et je serai peut être présent au Kenny Festival aussi) où je ne serais pas a 100% à cause de mes problèmes d’épaules qui font que je ne peux plus rouler comme je le souhaiterais. Malgré ça, je continuerai à rouloter pour m’amuser quand même un peu de temps en temps avec les collègues puis lors de mes stages et j’espère vous rencontrer pour vous remercier tous de tout ce que vous m’avez apporté durant toute ma carrière. A bientôt. »
Sébastien Pourcel
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Fan de MX
25 août 2016 à 19:01
Le MX fait partie de ses sports où la blessure est le lot quotidien et la rémunération pas en rapport avec les risques . Il faut donc savoir s’arrêter et gagner sa croûte autrement ! Heureusement que la passion évite que l’on se fasse ce genre de réflexions sinon il n’y aurait pas grand monde au départs des courses !
ridershop
25 août 2016 à 19:32
Une page se tourne…. ce mec m’a fait passer un des plus grand moment devant mon écran quand il a doublé STEWART a la régulière quand ce dernier était au top !!! Y’a des choses qu’on n’oublie pas ! Moi aussi j’en fini avec ce sport (depuis 1 semaine) a 36 ans je vend ma mobylette, et oui moi aussi une carrière en kawa ! Ne rien regretter des superbes moments passés et continuer a aller de l’avant… tout en continuant de suivre l’actualité ! Encore merci a SEBASTIEN de m’avoir fait vibrer !
The Beast Of The East
25 août 2016 à 19:44
Houla… à oui c’est à ce point là ?
Alors là c’est clair que c’est ( vraiment ) le bon moment de tout stopper !
Le MX est un sport ou le plaisir est décuplé quand la sensation de limite est atteinte, rouler avec la peur de se faire mal est complètement contre indiqué !
Un pilote pro est, par définition, un pilote qui arrive à combiner la prise de risque avec l’expérience tout en ayant une marge de sécurité.
Un pilote pro qui doute de lui même, qui doute de ses capacités n’est plus vraiment un pilote pro…
La jeunesse avec son enthousiasme fait franchir des paliers techniques, à 12, 14 ou 16 le plaisir de rouler est tellement grand et fort que les risques et les conséquences des blessures deviennent secondaires. mais à la trentaine…
Et puis quand la possibilité de briller au plus haut niveau n’existe plus, la motivation a tendance à partir rapidement !
Plus un pilote pro de MX se pose des questions moins il va vite.
Alors pour Seb’ c’est le bon moment, si il le ressent, il faut qu’il écoute sa petite voix intérieure, celle qui ment rarement.
Le passage sur Mika Musquin est très poignant et très humain.
On mesure mieux la force et le courage que doit avoir Marvin chaque week end pour passer outre son appréhension et prendre des risques au guidon de sa KTM Factory !
Toutes ces familles qui dédient leurs vies à leurs gosses et au MX, autant d’aventures humaines, autant de sacrifices financiers et si peu d’élus à la fin ( à peine une dizaine par génération… ).
La passion est par nature déraisonnable.
Chapeau champion !
The Beast
barbeapapa
25 août 2016 à 23:57
au risque de me répéter, ce n’est pas la peine de signer chaque message, ton pseudo s’inscrit au haut de ton poste, comme pour tous le monde …
The Beast Of The East
26 août 2016 à 00:49
T’es parti pour te répéter les dix prochaines années mon pauvre barbeapapa !
The Beast
Romane
25 août 2016 à 20:07
Merci pour tout ce que tu es Seb, à plusieurs reprises tu m’as parlé que ce soit à Lierop 2004 Mxdn ou ailleurs, j’étais fou de joie de te voir sur le toit du monde Mx en 2008 et à chaque fois tu as répondu à mes sollicitations ne serait-ce qu’un hochement de tête sur ton vélo entre les manches, ou pour me tirer la bourre sur Mad Skills ( la factory 10) .
Merci à toi et bonne vie de père de famille je te souhaite une excellente reconversion.
julien16-2007 ( Posté via l'application )
25 août 2016 à 20:10
Magnifique récit, un grand pilote et une belle carrière
Seb nous à fait rêver quand il a doublé Stewar,t qui à l’époque était au sommet de son art..!!
Bonne chance pour la suite
Ciao l’artiste
run199 ( Posté via l'application )
25 août 2016 à 20:27
Une 1ère partie de vie dédiée au MX, pleins de bonnes choses pour la suite ??
plum o gat
25 août 2016 à 21:28
Sébastien Pourcel, un des seuls français à avoir doublé js7 (le vrai de la grande epoque) , pour une victoire de manche aux nations…. un grand souvenir ! Une émotion qui marque à vie, le fan de motocross….
Lyly
26 août 2016 à 14:45
Énorme souvenir!! J’en frissonne encore..
moto64
25 août 2016 à 21:43
Une page qui se tourne, une belle qui s’ouvre. Merci pour les bons moments offerts a nous autres, fans de mx français. Au plaisir de se voir. Cordialement.
grandzen990
25 août 2016 à 22:33
j’ai toujours été fan de seb,ce gars avait le potentiel pour être titré champion du monde,je regrette l’épisode du sx en guadeloupe,une erreur selon moi,jamais il n’aurait du aller rouler là bas avant le mx world!
si tu lis ces quelques lignes,je te souhaite le meilleur pour la suite,tu le mérites!
Elsinore
25 août 2016 à 23:27
Pilote doué, beau à voir rouler et qui a atteint les sommets (peu nombreux sont ceux qui peuvent le dire). Bon, le plus dur commence maintenant.
DRYAN
26 août 2016 à 21:31
Le plus dur! Pas sûr! Je pense que la vie « normale » est bien plus simple que celle de pilote pro. Il va selon moi vers le moins dur!
barbeapapa
26 août 2016 à 00:05
Bravo pour cette belle carrière! Ce mxdn 2008 et ce dépassement sur JS restera pour moi un des plus grand moment du MX français. Bonne continuation.
texasthierry ( Posté via l'application )
26 août 2016 à 02:26
Donc si j’ai bien compris pour fêter sa retraite il part en vacance avec Florient Richier c’est ca ? ?
Bravo et merde pour la suite
Mikou377
26 août 2016 à 08:07
Alors en fait,dans le post de Seb sur FB il y’a un smiley qui veut tout dire a la fin de cette phrase qui n’a pas été mit içi. C’est un gros clin d’œil amical j’imagine :)
Jerem2401
26 août 2016 à 14:01
Oui ils sont voisins avec Richier il me semble et tout le temps fourrés ensemble ;)
gerard69
26 août 2016 à 06:33
bonjour a tous RIDERSHOP à 36 ans c’est le moment de faire les vétérans c’est génial moi j’ai 60 ans bientôt et roule encore pour le plaisir la moto verte c’est ma vie depuis l âge de 14 ans.
vivez le plus possible votre passion.
gérard
Mikou377
26 août 2016 à 08:11
Salut Gérard, respect à toi de rouler encore à 60 ans, le motocross est un sport dur physiquement dans tous les sens du terme, quand on est jeune on sent pas grand chose mais passé 30 ans.. alors à 60 ans j’imagine que les Lundis doivent être dur parfois :) .
Prends du plaisir et je te tire mon chapeau.
DRYAN
26 août 2016 à 21:36
Ouah, vét’ OR le gégé! J’aimerais bien pouvoir en dire autant un de ces jours mais il me reste encore 14 piges pour passer dans ta catégorie Gérard!
Wickerman62
26 août 2016 à 12:55
J’étais fan de Seb à la belle époque. Un très bon pilote qui aurait dû rester au plus haut niveau plus longtemps. Malheureusement il y a eu les blessures. En tout cas, tu peux être fier de ta carrière. Je n’aurais malheureusement jamais eu la chance de te voir rouler en vrai. Bonne continuation
VONVONMX
26 août 2016 à 13:34
MERCI DE MAVOIR FAIT REVEZ SEBASTIEN
theducofnewyork
26 août 2016 à 15:02
a quand son frere
PROLINK
26 août 2016 à 16:06
J’étais présent quand tu as gagné le GP de France à St-jean,un grand moment. Ce jour là, les Ramon, De Dyker, Coppins, Phillipaerts n’avaient rien pu faire face à toi. T’as toujours été disponible et abordable pour échanger 2 ou 3 mots ou faire une photo. Je te souhaite une brillante reconversion et le fait que tu souhaite transmettre ton vécu et ton expérience aux jeunes est une bonne chose.
Romane
26 août 2016 à 20:52
Sûrement le plus disponible de tout les pilotes de haut niveau c’est si rare.
Je voyais Tortelli comme un dieu et un soir après une qualif de GP de France il m’a zappé ce que le seigneur DV aurait fait entre 2 manches mais pas après la course.
Merci Sébastien de ta grande humilité, ravi de cette phrase sur le pot Devil genre Bamako courant à l’époque
mx-rony 29 ( Posté via l'application )
28 août 2016 à 11:17
Il va me manquer sur circuits et j’ai pas mal photo sur le championnat de France élite ensuite bonne retraite seb ??