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James Stewart (enfin) honoré par l’AMA

Publié par La Rédaction le lundi 31 octobre 2022 à 09:30

James Stewart entre dans le « temple » des deux-roues motorisés de la Fédération Américaine de Moto (AMA). Il rejoint ainsi un club très fermé avec beaucoup d’émotion.

Le « Hall of Fame » de l’AMA est un club très fermé. C’est un honneur d’y appartenir. Les pilotes de moto de tous les horizons (route, vitesse, rallye, motocross, etc.) ne sont pas nombreux à pouvoir s’en vanter tels Ricky Carmichael, Ricky Johnson, Jeff Ward, Jean-Michel Bayle, Roger DeCoster et Ryan Villopoto pour ne citer qu’eux (ils sont plus de 466). Tous ces noms prestigieux sont immortalisés sur des plaques dans le musée de l’AMA situé dans l’Ohio (voir ci-dessous). James Stewart en fait maintenant partie. Devant un cercle d’amis venu de tout le pays, « Bubba » a accepté cette reconnaissance avec un discours plein d’émotion que l’on traduit en partie pour vous.

James Stewart : « Tout allait bien avant que j’arrive sur scène devant vous. Pour commencer je veux remercier l’AMA pour cette opportunité d’être ici avec ma famille, mes amis et ceux qui sont nominés cette année. (…) C’est un honneur. Je pense à mes débuts avec maman et papa. Je roulais dans le jardin. Ca rendait les voisins fous. J’étais différent des autres garçons avec lesquels j’ai grandi à l’école. Ils se moquaient de moi car je n’étais pas le gamin cool. Ils ne me choisissaient pas pour jouer au foot. Je ne voulais rien de tout ça parce que je voulais rouler en moto. Pour être honnête avec vous, je suis seulement allé à l’école pour avoir des bonnes notes. C’était important pour ma maman. Du coup, ça l’était aussi pour moi sinon je me prenais la fessée et je n’aurais pas pu rouler. Je pense à ça jusqu’au moment où je suis ici devant vous. Quand les gens parlent maintenant de moi, c’est James Stewart du « Hall of Fame ».

Papa
« Ce dont je suis le plus fier est d’avoir mes deux garçons avec moi. Je suis sûr que vous les avez vu car ils sont bruyants. On dit souvent que tout arrive à point nommé. Je crois que rejoindre le « Hall of Fame » arrive au parfait moment pour moi. Je suis à un point de ma vie où je peux apprécier ce que j’ai fait, ce que j’ai accompli et ce que cela représente. Quand tu as des enfants, tout change. (…) J’essaie d’être un bon père et une meilleure personne. Papa… (il est très ému)… Merci. Mes parents ont tout sacrifié pour que j’y arrive. Mon père a toujours dit qu’il était le premier « James Stewart » car il m’a tout appris. Il dit à mon fils « demande à ton père qui lui a appris à rouler. » Techniquement il a raison. Mon père a toujours été là. Il m’a poussé depuis le début. Toute ma carrière je voulais gagner pour rendre mon père heureux. Etre ici pour rejoindre le « Hall of Fame » est incroyable. » (il pleure quelques secondes)

« Mon père peut dire ce qu’il veut mais maman était la boss. Il y a une vidéo d’elle sur YouTube en train de bricoler sur mon PW50 à l’époque. Je ne serais pas là sans mes parents. J’ai rencontré énormément de personnes en voyageant à travers le monde mais mes parents ont toujours été là pour moi malgré les blessures, les victoires, les mauvais moments… Ils sont toujours là. J’ai la chance de célébrer ce moment avec eux. (…) Malcolm, j’ai du être dur avec toi. Maman et Papa m’aidaient à suivre mes rêves. Peut-être étaient-ils moins présents pour toi. Ce n’est pas de leur faute. Ca venait aussi de l’extérieur. Les gens te voyaient comme le petit frère de James Stewart. Je vais te dire quelque chose. Le moment où j’ai été le plus fier de toute ma vie est quand tu as gagné ce Championnat en 2016. Tu n’étais plus mon petit frère, tu étais mon frère tout court. Tu es devenu ta propre personne. Tu continues à le faire aujourd’hui. »

Petit frère
« Les gens disaient que tu gagnais parce que tu avais la meilleure moto, etc. Je suis fier de ce que tu es devenu. On est une famille. On est les Stewart mais tu es Malcolm. Je suis fier de t’appeler mon petit frère même si tu es plus grand que moi. Je veux vraiment remercier toutes les personnes présentes. (…) Le motocross est vraiment une grande famille. (…) Aldon Baker, je t’aime mec. Même si tu as voulu me faire manger du tofu. Merci maman de m’avoir cuit des flageolets pour que je puisse manger entre les repas. Ca valait le coup. J’ai finalement compris pourquoi Ricky Carmichael était si difficile à battre. Quand tu as faim, tu es énervé. Je comprends ce qu’il mangeait. C’était un petit rouquin énervé. Tout ça était un plaisir. On a fait des belles choses. On s’est perdu de vue mais le plaisir commence maintenant. (…) »

« …Anthony Paggio de chez Oakley. Il connaissait mon père avant même que je sois né. C’est un mec de Floride qui vient de Dade City. Mon père débarquait sur les terrains en pick-up truck avec les 50 cm3. Il savait qu’il arrivait. Ce que tu as fait pour moi en tant que sponsor mais surtout ami… Je ne peux pas te remercier assez. Tu m’as laissé dormir sur ton canapé. Tu voulais toujours m’emmener faire du VTT mais j’ai refusé à chaque fois. (…) Je considère tous les gens ici comme ma famille. (…) Jeremy Albrecht était le mécanique super cool qui bossait avec Jeff Emig. On a commencé à travailler ensemble. On gagne le Championnat de Supercross en 2007… Le mec est génial. Quand tu es pilote pro, tu dis que tu vis le moment présent mais tu ne le fais jamais. Tu penses à demain. Tu gagnes une course mais tu penses à être meilleur pour la prochaine. Jeremy est ma famille. Il n’y a aucun doute là-dessus »

Joe Gibbs Racing
« Après mon titre, il est parti créer l’équipe Joe Gibbs Racing. On ne s’est pas parlé pendant longtemps. J’avais perdu un frère. Ca m’a fait du mal. On s’est retrouvé chez JGR. C’était génial. On a retravaillé ensemble. C’était le même mec. On est reparti chacun de notre côté. On ne s’est pas parlé. Quand il est venu faire mon podcast, on s’est demandé pourquoi on avait arrêté de se parler. Quand tu es pilote, tu ne penses pas aux relations personnelles, tu ne vis pas le moment, tu ne profites pas de ce que tu fais. J’aurais préféré profiter de ces moments où je gagnais car vers la fin je me battais seulement pour gagner des manches qualificatives. Quand je pense que j’ai gagné 24 manches sur 24 en outdoor alors que j’étais malheureux cette année… (…) Je me suis séparé de beaucoup de gens mais ils sont là ce soir. Je veux vraiment leur dire merci. Merci. (Il fait une longue pause). Ce que je veux dire… si vous avez un rêve, réalisez-le. On m’a dit que je ne faisais pas partie de ce milieu. On m’a dit que j’étais différent. »

« J’ai toujours dit qu’on était tous les mêmes sous le casque. On m’a dit que je n’y arriverais pas. C’est dur à digérer. Je veux vraiment dire aux gens, aux enfants, à celles et ceux qui m’écoutent de profiter des moments avec les gens qui vous aiment, votre famille, les choses que vous aimez. Vivez vos rêves. Vivez vos rêves (il pleure). Je suis en train de profiter du moment là maintenant. Profitez de la vie. Si je pouvais revenir 10 ans en arrière, je profiterais de tous les moments… même ceux où je n’ai pas gagné de courses. J’ai commencé à faire ça en 2014. Maintenant je prends du plaisir. J’apprécie un beau geste en golf quand ça arrive. J’apprécie mon café le matin. J’apprécie mes enfants. J’apprécie d’être ici. J’en suis très reconnaissant… Je veux remercier tout le monde qui me disait de le faire. C’est un honneur d’être là. (…) Mes parents ont abandonné leurs rêves pour que je puisse vivre les miens. Merci. Merci. On l’a fait. On l’a fait. Le quartier de Polk est dans le temple du motocross. »

Discours traduit par la rédaction (avec l’autorisation de l’AMA).

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