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Dans l’objectif de Takuro (Fin)

Publié par La Rédaction le jeudi 7 février 2013 à 06:59

Suite et fin de notre portrait consacré au photographe Takuro Nagami. Le japonais se livre sans concession sur son mode de vie, ses gains et son futur.

takuron

En mission pour des magazines japonais et un site internet italien durant son séjour au pays de l’Oncle Sam, Takuro ne cache pas ses difficultés à joindre les deux bouts : « Je ne gagne pas assez d’argent avec le motocross, explique-t-il. Cela ne me permet pas de vivre correctement c’est pourquoi je travaille également pour des journaux et des entreprises. Pour avoir un ordre d’idée, je gagne 110 euros par page dans un magazine japonais et 200 euros pour 30 photos pour l’Italie. »

Une culture indifférente aux loisirs
Si quatre fabricants de moto sont présents au Japon, la situation demeure paradoxale quant à l’attachement des habitants à la discipline : « Nous avons quatre magazines consacrés au motocross au Japon, dit-il. Cependant, ce sport n’est pas très populaire dans notre contrée. Le lectorat est intéressé par ce qui se passe aux USA mais absolument pas en mondial. C’est d’ailleurs pourquoi je travaille à mon compte (rires). Les japonais travaillent tout le temps. Il n’y a pas de place pour les loisirs dans notre société. Ils n’ont pas de vacances. Je n’aime pas le style de vie de mon pays, c’est pourquoi je suis ici (rires). »

Une profession en mutation
Depuis ses débuts en photo, Takuro a été un témoin privilégié de l’avènement du numérique et de la mutation de son travail qu’il ne peut contrôler : « Le numérique a tout chamboulé mais je pense que nous prenons la bonne direction, se satisfait-il. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de gens qui s’improvisent photographes. Cela ne me derange pas s’ils aiment ça, bien au contraire. Par contre ceux qui travaillent gratuitement beaucoup plus… Ils ne se rendent pas compte qu’ils cassent notre économie. Cependant, je suis optimiste, leur travail est souvent de mauvaise qualité.”

Takuro se considère comme un privilégié. ©  Chris Browndogwilson Ganz

Takuro se considère comme un privilégié. © Chris Browndogwilson Ganz

Dans l’année de son 5ème exercice en Grand Prix, Takuro a cassé beaucoup de matériel avant de voir son travail recompensé : “Le motocross est le pire endroit pour faire de la photo, souligne-t-il. La poussière, la pluie, les cailloux sont de véritables ennemis quotidiens. Malgré cela, j’ai décroché le prix de photographe de l’année décerné par Youthstream en 2011. Je ne m’y attendais absolument pas. C’est une belle récompense.

Un avenir sur le fil
Utilisateur ponctuel de Photoshop et de Lightroom, Takuro souhaite progresser dans la hiérarchie des photographes : “Soit je grandis, soit je rentre à la maison, c’est ma devise, sourit-il pincé. J’espère progresser. J’ai toujours vécu sur le fil. Nous verrons ce que l’avenir me réserve. » Persuadé de faire le meilleur métier du monde, Takuro a désormais des amis dans le monde entier. Une expérience professionnelle qu’il n’aurait jamais vécu s’il serait resté dans sa ville à l’extrême Est du Japon. Dans quelques semaines, le photographe Japonais repartira sur les routes du mondial pour un métier et une vie hors du commun.

Par Benjamin D’introne

BEST OF TAKURO NAGAMI

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