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« C’est arrivé avec »… un 1er essai presse

Publié par Justine Geisler le vendredi 1 mai 2020 à 18:00

Après bientôt dix ans de reportages à travers le monde, la rédaction LeBigUSA a vécu des situations loufoques et des moments intenses. Justine se souvient de ses 1ers essais presse.

Mai 2015, pour la première fois depuis quasiment 2 ans que je travaille chez LeBigUSA, je m’apprête à participer à mes 1ers essais presse. J’ai rendez-vous en Italie sur le circuit mythique de Maggiora. La presse du Monde entier est conviée. KTM a mis les petits plats dans les grands et c’est peu de le dire. Lorsque Stéphan me transfère le carton d’invitation, je cherche un pilote pour représenter LBU. Dans ma tête, pas question d’y aller moi-même. Je propose des noms à mon boss. Sa réponse ne se fait pas trainer. Il veut que j’y aille moi-même. Pourquoi refuser un voyage en Italie tous frais payés à tester des motos toutes la journée sur un circuit de GP ? Il a raison. Qui ne rêverait pas d’être payé(e) à faire ce qu’on aime le plus dans la vie ? Il y a juste un petit souci. Suis-je suffisamment légitime ? Mon avis intéressera-t-il nos lecteurs ?

Légitime ?
Je fais de la moto depuis l’âge de 5 ans. Petite-fille d’un concessionnaire Yam’ , j’écume les circuits depuis toujours. Sur les 12 petits-enfants que nous sommes, personne n’échappe à la passion familiale. Tout le monde roule ou a roulé à un moment ou un autre de son existence, garçons ou filles sans exceptions. Motocross, Enduro, Pitbike, j’ai gouté à bien des disciplines. Mon palmarès en mai 2015 ? J’ai roulé en championnat de France MX féminin, j’ai un titre régional en Enduro et j’ai plusieurs titres de championne de France de Pitbike à mon actif (pas une discipline toujours très respectée j’en conviens..). Je ne roule pas encore en championnat de France Enduro comme c’est le cas aujourd’hui. Je ne sais pas « scrubber ». Je suis incapable de dribbler une série de whoops. Comme la majorité de nos lecteurs finalement non ? Mes proches me traitent de cinglée. Il faut arrêter de se poser 10 000 questions et saisir l’opportunité. Ok. Me voici dans l’avion qui m’emmène à Milan.

Sur place, je retrouve les autres essayeurs de la presse française. Anthony Josselin, Daniel Obelisco et Loic Leonce sont là. Le niveau cause un peu et c’est dire si je détonne à côté d’eux, seule femme journaliste envoyée pour rouler de surcroit. J’intrigue un peu et une question revient beaucoup lors du cocktail puis du repas de bienvenue organisés ce soir là. « Mais tu roules ? » Heureusement, l’ambiance est bonne et personne ne me laisse dans mon coin. Un peu plus tard, en regagnant ma chambre, j’ai beaucoup de mal à apprécier d’être là. J’écris alors à Stéphan pour lui raconter cette 1ère journée et lui faire part de mes inquiétudes. Sa réponse est tout ce dont j’avais besoin.

Ne te laisse pas impressionner
« Le seul truc que je veux est que tu te fasses plaisir. Sois comme une éponge. Prends-plein de photos et des notes à gogo. Mets sur le papier tes sentiments, tes moments de joie ou de doutes. Sur la moto pas de risque inutile, ne roule pas au-dessus de tes pompes. Je veux voir ton sourire sous le casque et rien d’autre. Ne te laisse pas impressionner par qui que ce soit. Tu t’en fous. Tu es là pour écrire un joli sujet sur ton expérience et donner ton avis objectif sur ce que tu ressens au guidon. Pas besoin de passer des triples pour faire passer un message.  » Les choses sérieuses attaquent le lendemain avec la conférence de presse prévue à 7H45 dans l’enceinte de notre luxieux hôtel. Ensuite, direction le site historique de Maggiora. Je peux maintenant m’endormir sereine. Ou presque.

La conférence de presse se passe bien. J’essaye de prendre un maximum de notes notamment sur les données les plus techniques. Il s’agit de donner les bonnes infos à nos lecteurs. Puis tout le monde embarque dans les cars loués par KTM pour rejoindre Maggiora. Le cadre est idyllique. En revanche, on est sur une piste de GP, une vraie. Tout me semble énorme. Descentes, montées, dévers, sauts… La pluie tombée la veille a rendu la piste glissante et bien boueuse. Petite veinarde que je suis… Heureusement, elle va très vite sécher au fil des tours. Pour tester les motos, il y a un programme bien établi. Chaque journaliste a droit à une demi-heure par modèle et doit s’inscrire pour au final bénéficier d’un programme personnalisé. Pas de bol pour moi, tout le monde s’est rué sur les machines les plus « faciles », 125, 250 4T et 150. Je me retrouve à démarrer la journée sur un… 250 2T.

Tout va bien
Il faut voir le bon côté des choses. Autant se «débarrasser» tout de suite de ce qui semble le moins facile. Pour être franche, je n’ai pas pris une once de plaisir à son guidon. Trop violente pour moi, il me faut attendre de monter sur le 125 pour trouver un peu de confiance. Les essais s’enchainent et mes craintes se dissipent. Il y a des pilotes tests qui pour le coup n’ont jamais dû rouler en motocross… Arrêtés en haut de la 1ère descente, ils n’osent pas se lancer. Je passe à côté en me jetant dedans. Finalement, je suis très loin de manquer de niveau. Ça ne servait à rien de se poser autant de questions. Les échanges avec les autres journalistes français finissent de me rassurer. On discute de ce que l’on pense les uns les autres. Je n’ai bien évidemment pas un feeling aussi pointu que le leur mais je retrouve bien quelques-uns de leurs sentiments sur tel ou tel modèle. La plupart de nos lecteurs auront de la matière. Un point de vue d’un pilote qui n’est ni pro, ni débutant. Après une journée passée en un éclair, il est temps de rentrer. Stéphan ? C’est quand les prochains essais ?

Par Justine Geisler.

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