Thomas Ramette : « tout donner »

Publié par La Rédaction le vendredi 26 janvier 2018 à 11:35

Thomas Ramette a remporté sa première victoire de la saison sur le championnat Arenacross UK le week-end dernier à Manchester. Le champion en titre raconte son week-end anglais.

Quelle revanche le week-end dernier à Manchester !
Thomas Ramette : Absolument, j’ai manqué de chance à Newcastle lorsqu’une protection en plastique d’un ballot de sécurité s’est coincée dans ma roue arrière. J’étais en tête de la finale à ce moment mais cela m’a fait chuter et j’ai donc terminé dernier. Aussi, j’ai été sacré l’an passé sans remporter la moindre finale, c’est donc un sentiment agréable de renouer avec le succès ! Je savais que j’avais la vitesse mais j’avais fait jusque-là trop d’erreurs. A Manchester, tout s’est bien mis en place, j’ai même gagné la Superpole.

Je suppose qu’il te fallait un certain temps d’adaptation aux circuits typiques du championnat Arenacross après la saison de SX française ?
Ce n’est pas tant une question de layout car nous ne roulons pas systématiquement sur des grandes pistes comme Paris ou Genève. C’est davantage une question de terre. En Grande-Bretagne, la terre a tendance à être un peu plus souple. Il y a des nombreuses ornières. A Manchester, les whoops ont rapidement ressemblé à des vagues à cause de la texture particulièrement souple. Cela joue inévitablement en faveur des pilotes qui ont moins de maîtrise du Supercross. Mais à Birmingham par exemple, nous avons roulé sur un circuit génial avec une bonne texture.

La liste des pilotes engagés semble plus relevée que jamais, quel est le niveau de la compétition actuellement en Angleterre ?
C’est certain, il y a beaucoup de pilotes qui vont vite. Je pense néanmoins que les pilotes français ont l’avantage parce qu’ils roulent en Supercross de juin à décembre. En France, certains circuits comme Lyon ou Amnéville sont tracés dans des stades plus petits qui sont très similaires à ce que l’on rencontre en Grande-Bretagne. Pour un pilote comme Dan Reardon qui a roulé sur des grands circuits aux USA ou en Australie, c’est très différent. Evidemment, il va vite mais il fait beaucoup de fautes et ses départs ne sont pas au point. Mais en général, les temps au tour sont très serrés, ce qui fait en sorte que la moindre erreur coûte très cher !

Il s’agit donc de trouver le bon équilibre entre l’agressivité nécessaire pour rouler devant et la patience qui permet d’éviter les erreurs ?
Exactement ! Tu dois vraiment gérer ta course, ce n’est pas qu’une question de vitesse. Mais lorsque que tu roules en deuxième ou troisième position, tu sens la pression des pilotes derrière toi et il est évidemment toujours préférable de parvenir à se placer dans une position qui permet d’éviter les pièges. Comme disent les Américains : le départ est la clé de la course, après il faut trouver le bon rythme. Si tu signes le holeshot, tu prends forcément une bonne option sur la soirée.

Les contacts sont nombreux en indoor. As-tu des rivaux particuliers sur le championnat ?
Non, plus à présent. Je dois cependant admettre que, en 2016, les choses s’étaient mal terminées avec Soubeyras après une saison durant laquelle nous nous étions beaucoup battus. Mais nous avons encore souvent roulé l’un contre l’autre depuis et nos relations sont bien meilleures à présent. Tout va bien à présent, nous roulons respectueusement l’un envers l’autre.

C’est assez particulier d’avoir deux pilotes français au sein d’un team britannique avec Cyrille Coulon et toi-même…
Oui, en effet ! Je roule pour le SR75 World Team Suzuki depuis 4 ans et ces 3 dernières années j’ai également roulé en France pour eux. Les choses se passent très bien le team gère absolument tout durant les courses, ce qui nous permet de nous concentrer sur notre entraînement et sur les courses. Les machines fonctionnent super bien et Geoff (Walker, NDLR), le propriétaire et manager du team, est toujours à la recherche d’améliorations. Je me sens bien avec Cyrille à mes côtés. Il m’aide à trouver de bons settings de suspensions ou à trouver de nouvelles trajectoires sur la piste. C’est un peu comme un grand frère pour moi ! Franchement, nous formons une équipe formidable.

Peu de pilotes se concentrent uniquement sur le Supercross comme vous le faites puisque votre calendrier se compose uniquement d’épreuves indoor. Cela doit être un avantage ?
Dans un certain sens, oui. Mais cela n’a rien de comparable avec les pilotes américains qui ne font que du SX pour disputer moins de courses. En fait, nous en faisons plus. Nous roulons 11 mois sur l’année ! A l’entraînement, je roule pas mal en motocross. En particulier pour le moment car la météo ne permet pas de rouler en SX dans de bonnes conditions. J’aime aussi rouler en MX car si tu ne fais que du Supercross, tu as tendance à perdre la vitesse dans les virages ou les ornières.

Qui est ton favori pour l’Enduropale du Touquet ce week-end ?
Bonne question… Je pense que Nathan Watson sera l’homme à battre. Il a prouvé de quoi il est capable sur le championnat de France des Sables. Je pense aussi à Yentel Martens. Mon podium serait Watson, Martens et Richard Fura.

Bonne chance à Belfast !
Merci, je vais tout donner !

Propos recueillis par Tom Jacobs, Communiqué Shot Race Gear. © Images AXUK

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