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Le coin du Dakar par Julien… (1)

Publié par La Rédaction le jeudi 9 janvier 2020 à 07:00

 

Mardi soir, Alexandre Bispo a terminé la 3ème spéciale du rallye au bord de l’épuisement. Escorté par Fernanda Kanno et Alonso Carrillo qui l’ont guidé durant les derniers kilomètres, le français a pris le temps d’avaler un café et de manger un morceau avant de boucler les 77 km de liaison qui restaient à son programme de la journée. Il raconte : « Quand le soleil s’est couché je ne voyais plus rien, j’étais paumé. Mon road-book ne fonctionne plus, je roule à la trace. S’ils ne m’avaient pas attendu, j’aurais dû abandonner. Le Dakar, c’est aussi ça, une famille. » La veille, Alexandre avait déjà failli jeter l’éponge après être tombé dans une saignée haute de plus de trois mètres. Il tentait alors de trouver la sortie vers Neom éclairé par les phares d’un camion. Victime d’un traumatisme facial, il avait trouvé les ressources de réparer sa moto pour repartir. « J’ai dû changer l’avant de la moto et la pompe à essence », raconte le parisien d’origine espagnole. Engagé pour son premier Dakar dans la catégorie Original by Motul, Alexandre n’a pas choisi la facilité. Mais le combat qu’il mène aujourd’hui, alors que lanterne rouge, il compte en trois jours dix-neuf heures de retard sur le leader, n’est rien par rapport à celui qu’il a livré entre neuf et douze ans pour survivre à une leucémie.

Le mental coco
« Si j’arrive aujourd’hui à avoir ce mental, c’est à cause de cette maladie », lâche-t-il. Et du projet qu’il porte aujourd’hui. Tout est écrit sur son casque. « Il y a la date, en 2003, où j’ai appris que j’étais malade et le nom de l’association que j’ai créée pour aider des enfants victimes de cancers : “8000 km pour des sourires d’enfants”. » Les noms des enfants qu’il a rencontrés figurent aussi sur ce casque déjà bien endommagé après trois jours de course. « Aider, encourager, montrer qu’il y a un après la maladie… Si je peux leur donner cette force là... » Aller au bout de son 1er Dakar risque d’être très difficile pour ce jeune motard qui manque encore cruellement d’expérience. « Quand je me suis retrouvé le visage en sang, dans l’ambulance, j’avais envie d’abandonner. Mais il y a derrière tout ça deux ans de boulot, un investissement, des sacrifices personnels, des sponsors, ma famille et mes amis qui me soutiennent. Et puis surtout ces enfants… Eux se battent contre le cancer. A côté, quand tu vis ton rêve, tu n’as pas le droit de te plaindre. Je ne sais pas si j’arriverai au bout, mais je vais tout faire pour. »

Julien Guaquier.

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