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Xavier Audouard : « on a haussé la barre »

Publié par La Rédaction le vendredi 9 novembre 2018 à 17:00

A une semaine de la 2ème édition du Supercross de Paris à Nanterre, nous avons demandé à Xavier Audouard, directeur sportif de l’événement, de nous faire le tour du propriétaire. 

LeBigUSA.com : Avec le recul, qu’avez-vous appris de la 1ère édition du SX de Nanterre ?
Xavier Audouard : Le Supercross de l’année dernière était la toute 1ère épreuve sportive organisée à l’Arena Paris-La Défense (qui a changé de nom depuis, ndlr). Nous avons appris à gérer un SX dans un grand stade. C’est plus long et plus coûteux à construire/démonter car il y a plus de terre et qu’on est à Paris. L’équipe JLFO s’en est super bien sortie. Le lundi matin à 6h le stade était redevenu comme avant. Sur le plan sportif, avoir plus de place pour la piste est forcément mieux. Sur le plan logistique, le paddock dans la salle a ses avantages évidents de proximité et ses inconvénients notamment lorsque l’éclairage doit baisser à cause du show. On n’a pas le choix mais ce n’est pas une mauvaise option. Les gens du stade sont des pros du privé. Ils se montrent coopératifs.

Quels sont les points (piste, spectacle, salle, etc.) que vous aviez à coeur d’améliorer ?
L’an dernier le triple écran mural avait été une mauvaise surprise pour tous. Jacky Lorenzeti, le propriétaire des lieux, a pris les mesures qui s’imposaient. Il a totalement revu le système de projection avec près du double de projecteurs. Cette année la luminosité n’aura rien à voir ce qui permettra même d’agrandir la projection l’écran central. C’est important car la taille des lieux étant beaucoup plus grande qu’un Bercy par exemple, le public doit pouvoir suivre l’action et les interviews au plus près malgré tout. La régie-son a également été remaniée. Ca devrait améliorer les choses sur ce plan aussi. La restauration et les services salle sont désormais rodés. C’est important car le public pourra rester dans l’enceinte du stade entre les essais et le show. Offrir la possibilité à tous les billets d’avoir accès aux essais était important. C’est le cas cette année. Ca multiplie par deux ou trois le temps de « l’expérience SX » pour le fan qui le souhaite. Les essais et le show sont le privilège des fans qui se déplacent par rapport à ceux qui se contentent de le regarder à la télé. C’est tant mieux. A mon sens, la plus grande qualité du Supercross de Paris est quand même le fait qu’il se déroule chez nous et permet de « vivre » une épreuve au format US sans avoir à traverser l’Atlantique. A la télé, ce n’est finalement qu’un SX de plus.

Pourquoi une piste qui tourne dans le sens opposé cette fois ?
« Change is good », comme on dit par chez toi, non ? Paradoxalement, en dépit de la taille de la salle, quand on planche sur la piste, on se rend compte qu’avec certaines contraintes comme par exemple la position de la grosse bosse de réception commune au SX et au FMX, on n’a finalement pas tant d’options de piste que ça. Cédric Lucas a proposé ce tracé qui nous a plu. Il se trouve qu’il tourne en sens inverse. Ca fait plus de virages à gauche donc avec le pied sur le frein ce qui favorise les bagarres donc tant mieux. Pour le Freestyle, Jean-Luc Fouchet a construit une nouvelle réception XXL qui permettra d’avoir des rampes de chaque côté et des évolutions en parallèle.

La longue ligne droite de départ à l’américaine va t-elle tout “changer” ?
Une longue ligne droite égalise les chances au départ y compris pour ceux qui sont loin de la pole position. Le format des courses avec sprint court, sprint long et « finale » vise, comme on a pu le voir lors du championnat US, de bousculer l’ordre établi et ainsi casser la monotonie qui peut s’installer lorsqu’un pilote domine son sujet. « Tout changer », donc, peut-être pas sur les quinze minutes d’une finale mais en sprint, tu peux très bien avoir un Friese ou à fortiori un Brayton, voire un Aranda ou Soub’, qui profite d’un bon départ pour résister à un Marv’ ou un Anderson et prendre de gros points pour le classement King puisque toutes les manches comptent. Egalement pas anodin est le fait que la mise en grille se fera à chaque course d’après les résultats de la précédente et non toute la soirée en fonction des chronos.

Après la difficulté du retour à Paris, travailler sur la 2ème édition est-il un peu plus “cool” ?
Ce n’est jamais « cool » car par rapport à une organisation comme Feld Entertainement aux Etats-Unis, nous sommes des nains et pourtant on produit un SX de dimension comparable, deux soirs d’affilée, en invitant, rémunérant et baby-sittant » les top athlètes ce qui est une organisation parallèle en soi. Après l’édition du retour on a tenu à hausser la barre au niveau du plateau comme du show, chacun a pu le constater. Cela ne va pas sans créer une pression supplémentaire à tous les niveaux. A côté de cela, à titre personnel, j’y prends autant de plaisir qu’à la 1ère édition. C’est chaque fois différent mais toujours très fort d’autant plus qu’avoir le champion SX US en titre et son dauphin, sans oublier un champion 250, ça fait bientôt 20 ans qu’on n’a pas vu ça par chez nous.

Beaucoup s’interrogent sur le blocage/grève prévus le 17 novembre, est-ce une source d’inquiétude ? 
Je suis dans le tourbillon de l’organisation. Je n’ai pas le temps de suivre l’actualité dans le détail. J’ai entendu parler bien sûr de ces perturbations potentielles mais n’ai évidemment pas d’infos confidentielles à ce sujet. Je me souviens d’une grève (une vraie, avec implication des syndicats et tout) qui bloquait les dépôts d’essence lors des Nations 2011 à St Jean d’Angely. Les fans avaient bien bravé les circonstances. Paris est aussi plus facile à rallier que Saint Jean autrement qu’en voiture. Ceci dit, à Bercy, l’année où James était venu, on était en pleine crise de grippe aviaire et ça nous avait affecté.

Il y aussi une 1ère mondiale avec le vol du Flyboard Air de Franky Zapata, cela n’a pas du être simple avec les assurances ?
Avec Jean-Christophe Vaschetto à l’origine du projet, on s’est démené pour dépasser tous les obstacles sportivo-techniques en vue d’intégrer Franky au show mais ce n’est pas nous qui nous occupons des assurances donc je n’ai pas vraiment la réponse à ta question. Ce que je sais c’est que déjà il y avait une autorisation administrative impliquant la Direction de l’Aviation à obtenir au préalable, ça ne rigolait pas. Par chance, Larivière Organisation avait de bons contact de ce côté, pour avoir longtemps organisé le grand meeting aérien de La Ferté Allais. Zapata est du même village que Sorby, ancien top-pilote de jet, de la génération des champions sudistes, les Rius, Navarro, tous de grands fans de cross. Il avait aussi sponsorisé la série vidéo « Whip » de Yann Marian sur LeBigUSA d’ailleurs. C’est vraiment « un des nôtres ». Il est super-excité à l’idée de faire partie du truc. Son Flyboard est un engin tout bonnement hallucinant (voir vidéo ici). L’effet à l’intérieur de la salle devrait être magique. On s’est d’ailleurs dit qu’il était dommage de le garder en effet de surprise. C’est la première fois qu’on annonce à l’avance un élément du show mais il est tellement fort que ça peut décider du monde à venir. J’ai un souvenir ému de la « main de Johnny » d’où sortait Ricky Johnson il y a 30 ans. Je me demande si cela ne va pas le surpasser.

Propos recueillis par Stéphan Legrand

🎟 Tarif des places du SX de Nanterre 17 et 18 novembre à partir de 66€
Infos et billetterie disponible sur www.supercrossparis.com

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