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Julien Bill annonce sa retraite

Publié par La Rédaction le lundi 7 septembre 2015 à 08:53

Le pilote suisse Julien Bill a décidé de raccrocher le casques, les bottes, les gants, etc. Pour « fêter » ça, il a pris le temps d’écrire un très long texte sur sa décision. Un vrai roman.

JULIEN-1036 - copie

Voilà ça fait quelques temps que j’y pensais, cette fois ma décision est prise. ;-)
Mais d’abord, petit retour en arrière…
J’ai commencé le motocross par hasard, je n’étais pas le fils de tel ou un tel, mon père n’avait rien à voir avec la moto, je n’étais prédestiné à rien dans ce sport, je n’ai jamais été pistonné, je n’ai jamais payé pour entrer dans un team, mes parents n’ont jamais été blindé, et moi j’aimais juste rouler comme ça, pour le fun, ça me plaisait de faire de la moto tout court!
Et pourtant, mon premier QR50 à l’âge de 4 ans, ma première course à l’âge de 6ans sur un KX60 alors que je touchais même pas parterre, j’ai enchainé des trucs de dingue pour un gamin de cet âge là à l’époque. Passer une après-midi complète à patauger dans la boue en plein hiver avec une température de -5degrés et à casser les plaques de glaces formées sur les flaques d’eau du circuit, avoir tellement de buée dans les lunettes que je ne voyais plus mon garde-boue avant, avoir les mains tellement gelées que je ne pouvais plus débrayer, passer la pause à essayer de se réchauffer, à manger des « biscuits-cross » bref… tout ça pour mieux recommencer la semaine suivante! A 5-6-7-8ans ça forge forcément le caractère.

Des souvenirs
Tellement de souvenirs fort aussi, comme terminer avant-dernier lors ma 1ère course en Suisse-allemande sous une pluie battante, et arriver au fourgon les yeux grand ouvert et dire a mes parents, t’as vu j’ai pas fini dernier, fier comme tout! Puis monter en 80cc, et tout recommencer, je ne touchais plus parterre encore une fois, ce qui m’a valu un surnom qui est resté des années, « le p’tit Bill » forcement les autres me dépassaient de 3 têtes… Arrivé un moment j’ai commencé à réellement montrer le bout de mon nez, et à bousculer la hiérarchie bien en place depuis longtemps, et à gagner des manches, puis des courses et des championnats. A 14ans on a décidé avec mon père d’aller au championnat d’Europe, en espérant simplement bien figuré! Au final, je me suis battu jusqu’à la dernière manche en Estonie pour le titre, enchaînant les podiums face à des Nambotin, Boniface, Leok, Monni etc…

Ca commence
A partir de là les choses on changé, du sponsoring est arrivé, habits, casques, bottes, lunettes, motos, je voyais déjà une partie de mes rêves se réaliser… Le team Honda Pamo, un team 100% Suisse qui innovait de folie et avait une structure digne des US aujourd’hui pour l’époque, m’a pris sous son aile en tant que jeune espoir Suisse. Fraîchement passé en 125, j’ai pu côtoyer l’espace d’un hiver Ryan Hugues, qui roulait en GP pour eux cette année là, en Italie près d’Asti. J’étais comme un dingue de voir ce mec en vrai, moi qui voyait les ricains comme des demi-dieux, j’étais au paradis! J’ai beaucoup appris en le regardant, ce mec c’était un bison, il roulait un peu derrière moi parfois après ces 2 manches de 45min et ces 10 départs, et un jour il me sort: « éh mec, tu fous quoi sur ce saut? t’es trop court tous les tours, fait appel assis à fond ça passe ». Et là je réponds un truc que j’aurais jamais du dire: « ouai mais ça passe pas là, je suis déjà a bloc ». LOL… « What? come on dude, give me your bike » Oups… j’aurais mieux fait de la fermer… Ryno monte sur mon CR125 ultra creux d’époque, entre sur la piste d’Asti (et là si on était en 2015 j’aurais sorti mon Iphone 6 direct pour filmer la scène et la poster sur Facebook et autre Instagram… imagine t’as 15ans, et là normal t’as Ryan Hugues qui prend ta brêle et va te montrer comment faire un appel assis et poser DANS la réception) il fait 2 virages et j’entends waaak résonner dans toute la vallée du circuit, (ouai parcequ’on avait le circuit rien que pour nous en semaine donc!) Hop emballé pesé c’est fait… il revient et dit: « you see, it’s that easy, open that throttle boy » Euh… bon ben là j’ai plus le choix, si je me remets court je risque de me prendre une droite, et par Ryno en personne vaut mieux pas! J’y go WAAAK… « oups ouai ça passait en fait », je reviens au camion tout content et il me sors: « Finally man! see you tomorrow at the track ». PUTAIN… journée de malade!

1er GP
Cette même année, a l’âge de 15ans et demi, je me rends à mon 1er GP, à Verneuil-sur-Avre près de Paris. Là je me décroche la mâchoire à chaque coin du paddock, en voyant les structures des teams usine, en voyant Chicco Chiodi et sa HVA officielle floquée du Number One, le truc un vrai missile, je rêvais de rouler sur cette moto. Le samedi qualif’, je me sors les doigts du cul en fin de séance, mon père me fait des signes du bord de la Pitlane que seul moi peut comprendre, et je reçois le message: « il reste 2min, t’es 24ème (sachant qu’il prenne les 21 du groupe, oui car a l’époque on était vraiment 40 derrière la grille hein! Et y’avait souvent 3 groupes le samedi) et il te manque 3dixième. Là je fais un tour au péril de ma vie, je me suis vu dans les barrières au moins 3x sur le tour, je passe le drapeau à damier, me retourne pour voir mon père au loin et là, je le vois ni content ni déçu… J’arrive au camion, il me dit. « T’es 21ème, donc qualifié! (pour ma 1ère année de 125 et mon tout 1er GP à l’âge de 15 et demi quand même) Mais reserviste pour le lendemain. Ce qui signifie que je vais pouvoir rouler pour le GP uniquement si un autre mec se désiste ou se blesse au Warm up du dimanche matin. Pas de bol… je n’ai pas roulé le dimanche.

GP en KTM
L’année suivante, je reviens en GP sur KTM cette fois, cette moto craquait autrement que la CR, et à 17ans seulement je marque mes premiers points en mondial au mythique GP de Namur en Belgique avec une 10ème place! (Oui oui je sais compter, je suis du mois de Mai et j’avais bien encore 15ans au moment de mon 1er GP Mars ’99 et 17 au moment de marquer mes premiers points août 2000). Cette fois, ma carrière est lancée au plus haut niveau. 4 ans plus tard, après quelques titres Suisse élite en plus et pas mal de points en GP dans la poche, j’ai aussi touché au SX que j’ai toujours adoré, mais je n’ai jamais eu la chance d’avoir un terrain privé, ni d’être envoyé aux US tout frais payé pour progresser dans la discipline, j’ai malgré cela réussi a décrocher un titre de vice-champion d’Europe de SX 125, j’ai aussi eu le privilège de rouler avec le Mac en personne, mon idole de toujours, Jeremy McGrath au SX de Genève. J’ai même garder en souvenir des années, coller au mur de ma chambre une feuille de chronos ou je claque la pôle devant Showtime. Ouf complet!

Officiel KTM 
J’ai ensuite été promu pilote officiel KTM-Red-Bull aux côtés d’Yves Demaria et Sven Breugelmans en GP MX3. J’ai passé l’hiver en Belgique à Lommel, sous la houlette de Jacky Martens (que j’ai vu devenir champion du Monde 500cc au GP du bout-du-monde à Genève en 1993 alors que j’avais 10ans). Ca fait drôle d’être le pilote officiel du mec que j’ai vu devenir champion du monde quelques années auparavant! Par contre là… j’en ai chié! Mais grave. C’est d’ailleurs cet hiver là que j’ai passé un cap énorme, qui je pense m’a fait devenir le pilote que je suis aujourd’hui. Pour la petite histoire, un jour alors en testing suspension avec WP, on avait déjà enchainé des heures le matin sur un circuit privé, l’après-midi on se rend à Lommel pour « confirmer et valider » nos choix et nos settings. J’étais déjà mort du roulage matinal, (ouai le sable ça use autrement!) il me restait plus qu’a faire une après-midi à Lommel, petit circuit mythique du nord de la Belgique, assez connu pour comment dire? « Sa légère difficulté et son sable mouvant » par exemple. Bref, alors que je pensais ma journée de tests ENFIN terminée, Jacky me lance: « Julien on va encore tester un autre ressort d’amorto avec toi ». Euh… là je suis sur le point de comprendre ce que pilote officiel veut réellement dire. Trois tours plus tard, je tenais plus mon guidon depuis un moment, je me mets un énorme « trop long » sur un tremplin basique, mais en Belgique trop long dans les vagues derrière un tremplin veut forcément dire « beaucoup trop court » sur la vague suivante.

Grosse chute
Impossible de me retenir, je m’explose la tête dans le guidon, me pète 3 dents et reviens avec la bouche en sang complet au Van Orange aux couleurs KTM-Red Bull, avec Jacky, mon mécano, et 2 ingénieurs WP qui m’attendent de pied ferme. J’enlève mon casque, le maillot, le reservoir et la selle pleine de sang, et je dis: « Putain je me suis explosé les dents j’arrête pour aujourd’hui ». Sauf que là, j’ai réalisé qu’être pilote usine ce n’est pas seulement se promener avec la casquette Red-Bull NewEra, faire des séances d’autographe, raconter sa vie sur Facebook et avoir une brêle rutilante taillés sur mesure. Jacky me répond: « Ah bon? fait voir! Ah ouai t’as 3 dents pétées, rince toi la bouche et repart faut qu’on finisse les tests » …Je me suis « un poil » endurci ce jour là. LOL. N’empêche que cette saison, l’objectif était le top 5, et que je me suis battu jusqu’à la dernière manche en Bulgarie pour le titre de champion du Monde. Finir exaqueo avec Yves classé 2ème, et moi classé 3ème, était une satisfaction incroyable! J’ai compris à ce moment là que mon hiver à Lommel avait largement payé! Pit Beirer était déjà aux commandes du choix des pilotes chez KTM et m’avait promis de passer pilote satellite en MX1 si je terminais sur le podium, car « KTM est une grande famille » (comme il aime si bien le dire!) LOL. Promesse qu’il n’a jamais tenue…

La fédé on en parle ?
Je suis donc parti en MX1 dans un team anglais, soutenu par Rinaldi, chez Yamaha-Dixon. 1ère année chez les gros-bras et plusieurs top 10 à la clé, rien que ça! Ca commence à faire fort pour un gamin de Genève parti de rien dans ce sport, dans un pays ou le cross n’a que 5-6 circuits permanents (dont 3 qui sont des sentiers à chèvre), et ou notre chère fédé n’a jamais réussi à faire mieux que de mettre en concurrence de dates l’élite et le Mondial chaque année histoire de bien aider ses pilotes à percer à haut niveau! Et ça continue encore aujourd’hui… C’est quand ils veulent à la FMS pour gicler tous ces demeurés qui sont là depuis 30ans, qui ont jamais mis leur cul sur une moto, qui en ont rien à foutre du sport pourvu qu’ils prennent leur primes de 500.- bal chaque week-end (déplacements, hôtel et prime! Ouai ouai vous ne rêvez pas!)… et tant pis si il y a de la poussière et que les mecs s’empilent au bout de la ligne droite, que les piquets gros comme des troncs d’arbre avec une boucle en fer en haut sont planté à 50cm de le sol, parfait pour s’exploser les mains et qui sont bannis depuis des lustres partout ailleurs sauf chez nous, que les circuits sont de plus en plus pourri chaque année, qu’on a les essais a 7h le matin et la dernière manche à 18h30, qu’il n’y a aucune évolution, qu’ils se targuent d’un magazine « FMS spécial 100 ans » mais qu’ils oublient la moitié des pilotes et des titres décroché a l’international par les pilotes Helvète qui devraient y figuré, qu’ils ont eu demandé aux pilotes de l’équipe pour les nations de payer les impressions maillots pour cause de budget, mais qu’ils envoient ensuite 3 délégués chaque année pour plusieurs jours dans les pays de l’est ou au Brésil pour un congrès international immanquable tous frais payé, que si vous êtes blessé et à l’hôpital et oubliez de vous désinscrire d’un click sur le site pour la course suivante on vous inflige une amende de 100.- francs, que les inscriptions sur les courses augmentent mais que les primes d’arrivée baisse, qu’on à même eu un mort pour cause de commissaire de piste totalement amateur et non qualifié pour la tâche et qu’on s’affaire à bien étouffer le truc et y faire passer sous silence, et que si on ose simplement donner son avis sur quelque chose à modifier ou améliorer pour le bien et la sécurité de tous les pilotes sur une course en tant que « welsh » (Suisse-romand) ayant une certaine expérience sur le sujet après avoir roulé dans le monde entier on se fait insulter et menacer de disqualification. « ouais Bill ici on est pas aux US ou en Italie, ici c’est la Suisse alors si tu n’es pas content et continue à parler on va te blâmer, sinon même te disqualifier, et maintenant «nicht mehr diskutiert». Même un chien à l’armée est mieux traité… Ne changez rien c’est le top! Bande d’imbécile incapable et borné. Quand je vois le nombre de licenciés dans les fédérations amateurs de type Angora/Fribourgeois/Sam et le nombres de courses qu’ils proposent à l’année, la qualité des circuits en partant d’un champ plat, je me dis qu’une petite remise en question devient plus que nécessaire! Des trucs comme ça j’en ai des dizaines à vous raconter… Et le pire dans tout ça c’est que tout le monde pense pareil, mais personne ne dit rien! Du coup rien ne changera, c’est triste! Une fédé pareille c’est la HONTE! Y’a que 2 mecs qui tiennent la route, avec qui on peut discuter et qui sont à l’écoute des pilotes, Claudy Perraudin et René Hasler. Mais malheureusement y’en a déjà un qui est parti, ça ne saurait tarder pour le 2ème!

Finalement
Bref, heureusement que j’ai passé une grande partie de ma carrière à m’entraîner à l’étranger, parceque sinon j’aurais pas été bien loin grâce à notre belle fédé… S’en est suivi 2ans chez Honda-Martin, le meilleur et le plus beau team dans lequel j’aie roulé! C’était la classe. J’ai réalisé les meilleurs résultats de ma carrière chez eux, la moto c’était un bijou, surtout la 2ème année, avec le HRC et son armée de Japonnais. J’ai quand même fait un truc que n’importe quel crossman sur cette terre rêverait d’accomplir, rouler sur une vraie Honda d’usine, 100% HRC. Dingue! Top 5 tous les week-end, podium, la casquette Red-Bull, les journalistes qui veulent tous te parler, faire des interviews sans arrêt, conférence de presse, Tv, etc… Faire les nations à Budds Creek aux US, être sur la grille de départ avec Ricky, Villo, Chad & co, terminer 3ème en individuel aux nations en Angleterre l’année suivante devant un certain James Stewart, doublé Chad Reed dans les 2 manches à la régulière, bref truc de ouf! Rien que d’y repenser j’ai des frissons! J’ai ensuite été chez Aprilia, no comment. J’ai pris des sous grave, par contre quelle moto…

Le tournant
Mais avoir été signé par 3 marques différentes (KTM, Honda, Aprilia,) en tant que pilote officiel en GP pour mon potentiel et mon talent, sans parler des teams satellite, ça n’a pas de prix! Après ça, j’ai monté ma propre structure, démarché les sponsors, passé des heures au téléphone et à faire des dizaines de mails par jour pour réunir tout ce qu’il fallait! Une fois de plus mon père était là, sans lui jamais je n’aurais eu cette carrière, et jamais je n’aurais pu faire cette saison de MX3 en 2011. A pratiquement 70ans, il a tout fait pour m’emmener au bout de notre rêve! Pour moi, le point tournant de ce championnat à sans hésiter été le GP de Suède, ou mon adversaire principal jouait beaucoup avec une certaine arrogance lors des conférences de presse du vendredi et samedi soir ainsi que sur son Facebook pour essayer d’installer une pression sur mes épaules. Je m’en souviens comme si c’était hier, Milko disait: « le sable c’est mon domaine, j’attends ce GP avec impatience depuis le début de la saison ». Le lendemain soir j’avais gagné les 2 manches, je pense que ce jour là je l’ai tué mentalement. En 2ème manche, je tombe au départ, et repars bon dernier. Il est alors panneauté en fonction de moi, mais je remonte un à un mes adversaires pour finalement m’imposer. Ca reste une des plus belles course de ma saison!

Rêve de gosse
Lors du dernier GP en France, j’arrive enfin à réaliser mon rêve de gosse, le but ultime auquel je n’osais même pas penser lorsque j’ai débuté dans ce sport. Un titre de Champion du Monde! Le weekend parfait en plus. La pôle aux essais, puis aux chronos, et victoire de manche qualif’ le samedi. Lors de la 1ère manche, je suis à la 1ère place tout à l’inter sur la grille, Milko est à ma droite. A peine sorti de la grille, il me sert à mort a un tel point qu’il me prend la roue avant, je suis à 2 doigts de tomber 5 mètres après la grille! Pas grave, je panique pas, attaque à bloc et remonte peu à peu. Milko se mets parterre tout seul après quelques tours, je n’en demandait pas tant, je gagne cette première manche et le titre qui va avec! Le pied, le bonheur, la délivrance! J’arrive sur la grille de la 2ème manche avec la ferme intention de montrer que je n’ai pas eu ce titre par hasard! A peine sorti de la grille, Milko tente la même manoeuvre qu’en 1ère manche, je m’y attendais, sauf que n’ayant rien à perdre cette fois le titre étant déjà en poche je décide de lui montrer qu’il n’aurait pas du jouer à ce petit jeu avec moi. Bout de ligne droite je garde à bloc et le coupe littéralement en deux! Ca course s’arrêtera là, j’ai ensuite roulé à ma main et profité de faire des whips sur les 3 derniers tours. Ceci dit au vu des enjeux on ne pouvait pas être pote, mais je tiens a préciser pour les haters que je respecte Milko, c’est un super pilote et il a été un adversaire coriace cette année là.

Ouvrez les yeux
Ce qui rend tout ça encore plus beau et jouissif pour moi, c’est que jamais personne en Suisse dans ce sport n’a réalisé ce que j’ai fait dans ma carrière, tant au niveau des teams usine pour lesquels j’ai roulé, tant au niveau titre et résultats. J’ai ouvert la voie pour la nouvelle génération et ça me fait plaisir aujourd’hui de voir quelqu’un comme Valentin Guillod marcher dans mes traces en GP, qui est à ce jour pour moi le pilote le plus talentueux et le plus prometteur qu’on aie dans notre pays. Malheureusement les temps ont changé, la crise est passée par là, et pour les jeunes qui espère percer dans ce sport je ne peux que leur souhaité bonne chance, car ce ne sera pas une partie de plaisir! J’ai eu la chance d’être en GP dans les toutes dernières « bonnes années » mais je n’aimerais pas devoir refaire ma carrière aujourd’hui. Le sport a évolué certes, mais pas que dans le positif à mon avis, les pilotes sont devenus des assiettes en carton que l’ont jette une fois bien servi. Pourtant les risques sont toujours là, les motos de plus en plus (trop!) puissante, les circuits n’évoluent pas/peu, les protections Pilotes/abord de circuit non plus, par contre oui ça passe à la télé ou sur internet, mais le chèque des pilotes fond d’année en année, certains payent même pour rouler, ça craint! Dans quel métier on paye pour travailler sans déconner?! Mais ma foi c’est comme ça… c’est malheureux pour notre si beau sport mais je ne pourrais rien y changer! Et comme on dit, quand on aime on ne compte pas.

L’année 2012
Je suis aussi très heureux de mon énorme challenge de 2012, ou j’ai décidé de rouler dans les 2 catégories élite en Suisse, 250+450 et ou personne ne me donnait gagnant! Malgré l’énorme difficulté physique et d’organisation sur ces journées, 2 essais, 2 séances chronos, et 4manches de 30min qui s’enchainaient j’ai su aller au bout et décrocher les 2 titres! Trop beau! Encore un truc qui n’avait jamais été fait, et qui pour la petite anecdote ne le sera plus jamais, puisque c’est drôle mais l’année suivante la fédé à décidé de changer le règlement et d’interdire de rouler dans les deux catégories. LOL. Pour ma part, après avoir voyagé dans le monde entier pour rouler, Japon, Afrique du sud, Brésil, états-Unis, Canada, et tous les pays d’Europe, je suis vraiment fier de ce que j’ai accompli. Certes ma blessure assez sévère à la main (11 fractures, 2 plaques et 14 vis) de cette année aura accéléré cette annonce de ma retraite sportive, mais je vais pouvoir prendre le temps de me soigner comme il faut pour récupérer à 100%. Bref tout ça pour vous dire que j’ai vécu 17ans de ce sport, je l’ai pratiqué pendant 26ans au total, j’ai rencontré des gens incroyable, j’ai lié d’amitié avec des personnes partout à travers le monde, je peux donc me retirer la tête haute, le devoir accompli, et en paix avec moi-même. La moto c’est fini pour moi, je suis entier et fonctionnel, je pars en retraite profiter de la vie et je suis heureux.

Spéciales dédicaces
Je voudrais remercier tous mes sponsors, autant ceux de mes débuts il y a bien longtemps que ceux de cette année, mes parents, ma soeur Steph, ma famille, mes amis proches, et tous mes fans. Je vais maintenant pouvoir passer à autre chose, même si le mx restera toujours dans mon coeur. J’ai pas mal de projets et je m’en réjouis.

Julien Bill

-Champion du Monde mx
-13x Champion Suisse,
-3eme championnat d’Europe mx
-Vice champion d’Europe sx
-Victoire de soirée au sx de Genève
-6 séléctions mx des nations
-21 podiums en GP dont 1 en mx1
-9 victoires de GP
-3ème place en individuel mx1 au mx des nations

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