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JB Marrone de retour d’Oakland

Publié par La Rédaction le samedi 10 février 2018 à 19:19

« C’est parti pour un petit retour sur le SX d’Oakland et sa préparation. Suite à ma blessure à l’épaule, je n’ai pu m’entraîner qu’une seule fois, le mercredi. La frustration est alors malheureusement à son comble… Ne pas pouvoir poursuivre le travail que j’ai fourni depuis le début reste difficile à accepter. Malgré la douleur vive et persistante, mon extrême motivation me permet de me sentir plutôt pas mal durant l’entraînement. J’enchaîne les tours et je commence à penser que même si je ne serai pas au top physiquement, je pourrai rouler à Oakland. Malheureusement, pour ce genre de blessure, il n’y a pas grand-chose à faire, à part du repos accompagné d’une grande patience… Je continue à prendre un traitement anti-inflammatoire et à mettre de la glace pour essayer de contenir au maximum la douleur. Cet entraînement m’a fait du bien au moral. J’en avais grand besoin. »

Départ Oakland
« Mercredi après-midi, nous préparons tout pour partir le lendemain à Oakland. 1 500 km aller-retour nous attendent et nous avons pris la décision de partir un jour plus tôt. Le vendredi, nous dormons à San Francisco. Nous nous sommes retrouvés dans un quartier pas très fréquentable et nous ne nous sommes pas vraiment sentis en sécurité. Le lendemain matin, nous constatons que le van a été ouvert durant la nuit. Quelques-unes de nos affaires manquent à l’appel. De bon matin, c’est un grand stress car à l’arrière, il y a motos, casques, outils etc… Nous craignons que des choses indispensables pour la course nous aient été volées. La journée débutait plutôt mal. À midi, nous pénétrons dans le paddock pour tout installer. Vers 16 h, nous retournons à l’hôtel pour nous accorder un peu de repos. »

« Cette course se déroule exceptionnellement durant la journée. Le track-walk est à 7 h 30 et la cérémonie d’ouverture à 15 h. Tout est condensé pour finir plus tôt. D’après ce que j’entends, c’est parce qu’Oakland est réputée comme étant la ville avec le plus fort taux de criminalité en Californie et Feld préfère sécuriser l’événement en évitant la nuit. Nous avons de la chance, il fait beau et chaud, ce qui est très rare dans cette région de la Californie. Durant le track-walk, la piste est déjà humide (moins que l’an dernier…) et il y a deux enchaînements que je redoute. Je pense que de tous les circuits, celui-ci est le plus difficile. De toute façon, je verrai bien une fois en piste si mes impressions se confirment. Après le track-walk, je marque une pause au camion médical pour avoir la « fameuse » piqûre qui me soulage suffisamment pour me permettre de rouler. Apparemment, on m’injecte du Tramadol (anti-douleur assez fort). Le soulagement n’est qu’éphémère et le lendemain matin la douleur est très intense. J’en ressors avec la même impression qu’au track-walk : « Woaw, c’est hard, là ! »

Piste compliquée
« J’essaie de me libérer et de faire les enchaînements. Les essais libres s’avèrent plutôt positifs. Lors des premiers essais chronométrés, la piste est très abîmée, d’importantes ornières sont présentes au niveau des appels et réceptions des sauts. Elle est piégeuse. C’est compliqué pour moi d’être précis et de réaliser ce que j’ai prévu mentalement. Je chute dans un virage mais là rien de grave, je repars sans plus de difficulté. “La chute appelle à la chute”, je n’ai jamais cru en ce genre de discours. Et pourtant… Je suis dans une belle série : 4 chutes au total. Je m’efforce de croire que celles de cet après-midi seront les dernières. En 2e série qualificative, je me lance dans un tour rapide. Je gagne 5 secondes par rapport à la première. Malheureusement, je chute sur le saut d’arrivée, une chute comme il m’en est rarement arrivé. La moto s’est arrêtée net dans l’appel du saut. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. J’ai beau tourner le problème dans tous les sens, je ne vois pas. J’ai eu chaud ! Je me relève au bout de deux minutes, le temps de reprendre mes esprits. Philippe redresse la machine et je repars un peu “sonné” malgré tout. »

« Après un tour rapide, je me rends vite compte que la douleur est trop forte pour rouler plus vite. Je ne sais pas comment j’ai fait pour continuer, même le médecin était choqué. Enfin, si, je le sais pertinemment. C’est cette envie de réussir coûte que coûte malgré les difficultés et la douleur qui a pris le dessus ! Arrivé au camion, je me rends compte que j’ai la clavicule qui est sortie de son logement et que mon genou est bien abîmé. J’ai mal partout. Le médecin réalise une radio, rien de cassé. Il me dit que ma clavicule se remettra d’elle-même et qu’il n’y a rien à faire. Je repars quand même avec quelques points au genou. Je reste profondément déçu de ne pas réussir à valider tout ce travail fourni en amont depuis plusieurs semaines. Je suis parvenu à réduire les écarts en me retrouvant à 4 dixièmes de la qualification. Les chronos sont encore plus serrés que d’habitude. Je sais que sans cette chute, je me serais qualifié. C’est dur ! Vraiment ! »

C’est fini
« Aujourd’hui nous sommes mercredi. Hier, je me suis rendu chez Dr G (chiropracteur réputé dans le monde de la moto). Il a essayé de remettre ma clavicule en place mais il n’y est pas totalement parvenu. Je dois retourner le consulter jeudi. J’espère pouvoir rouler vendredi matin, cela me permettra de jauger mon état mais pour le moment je n’arrive toujours pas à lever le bras. Après cette semaine de repos total et un maximum de soins, j’ai essayé de rouler ce vendredi matin. Malheureusement, la douleur est trop importante et il m’est impossible de rouler comme cela. Je n’ai donc pas eu à faire de choix, c’est une évidence, je ne roulerai pas à San Diego. C’est la dure loi du sport. Parfois, avoir une énorme volonté ne suffit pas. C’est dur à avaler. Je m’excuse auprès de vous tous de ne pas être en capacité de vous représenter sur la moto. Je ne peux pas faire autrement. Merci à tous pour vos messages, ils m’ont tous fait énormément plaisir. Dans ces moments-là, ça fait du bien. »

Jean-Baptiste Marrone

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