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L’homme le plus puissant des pits

Publié par La Rédaction le samedi 2 février 2013 à 09:19

Nathan est l’homme d’orchestre des paddocks du SX. Personne n’y rentre ou s’y installe sans qu’il ne soit au courant. Un métier étonnant mis en lumière.

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Nathan Swartzendruber est un homme pressé et demandé. Au guidon de son scooter ou à pieds, ce grand blond à l’allure svelte ne touche plus terre lorsque les 1ers camions entrent dans les pits d’une épreuve de SX. A la manœuvre avec une équipe officielle ou au contact d’un privé pour lui trouver un emplacement, il est l’homme clé qu’il faut absolument connaitre : « Je travaille pour Feld Motor Sport depuis 2009, explique t-il. Mon titre est manager des « pits » et de la sécurité. Mon travail consiste à m’assurer que tout le monde trouve sa place sur le parking des courses. Cela va des équipes officielles, aux sponsors en passant par les privés. »

Une semaine à retardement
Nath est un homme de terrain et son emploi du temps est calibré à la minute près d’une semaine sur l’autre : « Je suis sur place dès le mardi, dit-il. Cela nous permet de tout étudier avant l’arrivée des semi-remorques. Nous définissons alors les emplacements. Rien ne doit être laissé au hasard aussi bien pour les participants que les spectateurs. Nous devons offrir à tout le monde une expérience inoubliable en assurant la sécurité de tous. » Ce n’est parfois pas aussi évident qu’on l’imagine. Les pits d’un SX US sont comme un puzzle géant où toutes les pièces doivent s’imbriquer sans erreur.

Les pits d'un SX est comme un puzzle géant. © LBU

Les pits d’un SX est comme un puzzle géant. © LBU

Il y a des courses beaucoup plus difficiles à gérer notamment le casse-tête de Phoenix : « Le parking est minuscule, explique t-il. Nous devons garer les équipes dans une rue et les sponsors dans une autre. Nous devons fermer une avenue entière à la circulation. C’est terrible. Pour aller d’un bout à l’autre, il faut parcourir plus de 800 mètres. » Sur la côte Est, l’organisation est moins compliquée même s’il faut accueillir de nouvelles équipes et de nouveaux sponsors : « Seule l’épreuve de Saint Louis est compliquée, dit-il. Le parking est inexistant. De plus les lois sont différentes d’un état à un autre. »

La guerre des emplacements
Les difficultés de son travail se trouvent souvent à l’endroit où il ne s’y attend pas : « Le relationnel est très compliqué dans ce milieu, glisse-t-il. C’est souvent explosif entre les équipes. Tout le monde veut être le mieux placé et repousser les limites de son emplacement. Je dois être impartial surtout lorsque chacun tire sur la corde. » A la fois l’homme le plus aimé et le plus détesté des paddocks, Nath relativise et cherche toujours des solutions dans le mesure du possible : « Les réactions des gens sont très différentes d’un jour à l’autre, sourit-il. Il y a autant de réactions que de personnes à gérer. Il faut que je trouve un équilibre en fonction de leur demande. Avec les chauffeurs, nous avons appris à nous connaître. Ce n’est pas chaque week-end la guerre quand même.»

Nathan est partout. Il n'y a qu'à se retourner pour le trouver. © LeBigUSA.com

Nathan possède le passe le plus convoité du SX US. © LeBigUSA.com

Pour se mettre ce grand bonhomme dans la poche, sponsors et équipes ne manquent pas d’ingéniosité pour décrocher la meilleure place : « Certains voulaient m’offrir de l’argent, de l’alcool et des filles, rougit-il. Un jour, on m’a proposé les trois en même temps (rires). Cependant, il n’est pas question de me laisser corrompre.» Les week-end de course, Nath ne compte plus ses heures : « Je commence ma journée du samedi à 8h pour la terminer le lendemain à 8h. Quand on aime on ne compte pas. »

Un sponsor au top
Heureusement que les canettes Monster sont là pour assurer. « Pendant une course, j’avais installé un podomètre dans mes chaussures. J’avais parcouru plus de 30 kilomètres ce jour-là. » Nath reçoit un appel dans son oreillette. Une urgence est à gérer dans la minute à l’autre bout d’ici bien sûr. A peine le temps de prendre une photo vite fait que l’homme du paddock est déjà parti. Sa saison ne fait que commencer. « Cours Nath, cours ».

Par Benjamin D’introne

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