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Jean-Baptiste Marrone raccroche…

Publié par La Rédaction le vendredi 20 décembre 2019 à 14:00

Jean-Baptiste Marrone met un terme à sa carrière de pilote « pro ». Il nous a demandé si on pouvait mettre en ligne ce petit texte qui sonne comme le dernier acte de sa « carrière ».

« Putain que ça aura été bon. C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai annoncé lors du Supercoss de Châteauneuf les Martigues que 2019 serait ma 20ème et dernière année de Supercross. A ce moment-là, je n’imaginais pas ne pas être capable d’aller au terme de celle-ci. Malheureusement je me suis cassé le bras à la fin de l’été juste avant le SX de Brienon. Mon poignet, encore trop douloureux aujourd’hui ne me permet pas de m’aligner en sécurité derrière une grille de départ à 36 ans. A cet âge, on ne récupère plus, ni aussi vite ni aussi bien qu’à 18 ans… Hélas. Ma dernière course aura donc été le Supercross international de Lunel le 24 août. Alors je me réconforte en me disant que j’y ai vécu une super soirée en montant sur la 3ème marche du podium lors de la seconde finale 250. Finir sur une bonne note avec d’excellentes sensations, ce n’est pas si mal. Je ne n’oublierai jamais tout ce que la compétition m’a apporté. Elle a largement contribué à mon éducation et à ma construction en faisant de moi l’homme que je suis aujourd’hui. »

« Elle m’a tout appris et tellement donné de la joie comme de la tristesse.
Elle m’a fait rire, crier, sourire, pleurer.
Elle m’a fait mal, parfois même très mal.
Elle m’a appris à me battre, à me relever et à ne jamais abandonner.
Elle m’a appris que rien n’est jamais acquis et qu’il faut vivre à fond car tout peut basculer en une simple fraction de seconde.
Elle m’a appris à aimer et aussi à détester.
Elle m’a montré que les beaux moments, s’ils ne sont pas partagés, n’ont aucune valeur.
Bref, elle m’a appris la vie. »

« Restent de tous ces instants, des moments que je n’oublierai jamais :
-Mon apprentissage du Supercross à Fos-sur-Mer sur mon 80 KX avec DV qui n’était pas encore le Cobra et Stephan Demartis.
-La peur de rentrer dans une grosse série de whoops et la 1ère fois que je les ai driblés jusqu’au bout.
-Ma 1ère vraie moto, cette 125 CR de 2000. Dans ma tête elle rimait avec Supercross.
-Mon 1er SX, âgé de tout juste de 16 ans à Lavaur où je me suis fait littéralement pulvériser à cause d’un excès d’euphorie.
-Ma 1ère finale de championnat de France trois semaines plus tard.
-Mon premier Supercross de Paris Bercy (ce bruit de coups gaz qui résonne dans cette salle vide avec tout ce rouge autour de moi).
-La première fois où je me suis retrouvé dans le tunnel d’Anaheim, seul avec moi-même, des larmes coulant sur mes joues derrière mon masque.
-Mes deux finales US en 2014 marquées par la joie de mon mécano Philou, de ma chérie Ophélie et du coup de téléphone de mon père juste après depuis la France.
-Des deux saisons de la web série M&K sur LBU. »

« Et bien sûr toutes les rencontres au fil des années et d’autres qui vont énormément me manquer. Incontestablement tout, sauf les blessures évidemment. Ces discussions interminables avec mon père à propos des réglages de la moto, la découverte d’une nouvelle piste, les picotements dans les doigts juste avant une séance chrono qualif’ ou une finale. Les test suspensions avec Stéphane Garcia chez CKR. Ces sensations quand tu passes un nouvel enchaînement, quand tu tentes un truc un peu fou, ou juste quand tu roules bien. Les belles bagarres avec des mecs réglos, certains sont même devenus des potes. La préparation de ma moto pour « la faire belle » avant le 1er SX de la saison. Et tellement d’autres encore qui font que je pourrais écrire des pages et des pages. A qui je souhaite dire : merci. A toutes les personnes que j’ai croisées et avec lesquelles j’ai échangé. Celles qui m’ont écrit, qui m’ont félicité et encouragé sur les circuits ou derrière leur écran. Bien sûr à tous mes partenaires ; il y en a eu énormément durant ces 20 années. Certains sont des amis aujourd’hui. A Philou. Une relation avec son mécano doit être spéciale et la nôtre l’a été. A toute ma famille. Mon petit frère, ma grande sœur et ma maman qui ce sont fait du mauvais sang tous les samedi soir pendant 20 ans. A ma chérie Ophélie pour m’avoir supporté, épaulé mais aussi bousculé quand il le fallait. Pour avoir tout partagé, le bon comme le moins bon. Et bien sûr à mon père qui m’a transmis la plus belle passion du monde, qui m’a offert l’opportunité de trouver ma voix et qui a toujours cru en moi. A tous, merci et…. putain que ça aura été bon. »

Jean-Baptiste Marrone.

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